vendredi 1 août 2014

HISTORIQUE DES EXPULSIONS SUCCESSIVES DES FAMILLES ROUMAINES

Virées de Saint-Charles la veille, les familles se sont installées
Porte d’Aix avant de s’en faire déloger hier matin par les CRS.
Photos Patrick di domenico
  (c) Copyright Journal La Marseillaise

Depuis l'expulsion du 124 Bd de Plombières ( plus de 150 personnes ) au mois de juillet 2014, la situation pour les familles laissées sans solution à la rue avec de nombreux enfan
ts en bas âge n'a cessé de se dégrader, les poussant à l'épuisement et ne leur accordant aucun répit et aucune aide malgré la chaleur caniculaire et le fort vent que connaît la ville de Marseille.

- Le matin de l'expulsion, nous avons constaté que tous les parcs et jardins alentours étaient gardés pour leur en interdire l'accès, obligeant les familles à rester sur le trottoir le long de la voie rapide de Plombières, occasionnant les risques pour tous ces enfants, les mettant dans une situation dégradante et humiliante exposés à la colère des automobilistes victimes de l'embouteillage généré par ce déplacement de population, générant toujours cette stigmatisation propice à l'ingénierie de la haine raciale et des conflits sociaux opérés à travers cette traque et cette stigmatisation des Rroms.

- Passées les trois nuits d'hôtel qui leur avaient été accordées sans solution de relogement, quelques 80 personnes dont des personnes âgées, une vingtaine d'enfants et plusieurs nourrissons vont se retrouver à la rue avec toutes leurs affaires du coté de la gare Saint Charles. Un petit groupe va se poser dans un parc à l'ombre des arbres, ne générant aucun trouble à l'ordre public si ce n'est leur simple présence dans ce lieu de passage touristique. Une brigade de policier va immédiatement venir leur interdire d'étendre leurs affaires et leur intiment de quitter les lieux, les affaires personnelles comme les matelas qu'ils ne peuvent emporter vont être jetées dans une benne de la ville appelée pour l'occasion. Il leur est interdit de rester dans ce parc.

- IL est 14h, Les familles ne savent absolument pas où se rendre puisqu'aucune proposition ne leur a été faite. Nous sommes alors avec eux quelques bénévoles ou amis et n'avons non plus aucune idée d'une quelconque possibilité. Ils emportent leurs affaires restantes jusqu'à la pelouse de la porte d'Aix et ont à peine le temps de se poser que la police vient à nouveau leur stipuler l'interdiction de rester là. C'est déjà le milieu d'après midi et le vent commence à souffler, les enfants ont froid et n'ont plus ni matelas ni couverture et la police leur interdit de s'installer. Devant l'absolue impossibilité de se rendre nulle part, il leur est finalement accordé de rester une seule nuit et de quitter les lieux au matin. Quelques tentes sont dressées par ceux qui en possèdent encore mais le reste passe la nuit dehors sans matelas et sans couverture, sous une simple bâche pour s'abriter du vent. Dans la nuit, des soulards vont même venir les insulter et les provoquer, heureusement aucun incident n'a lieu. Tout le monde a froid et peur et beaucoup d'enfants pleurent. Le vent va souffler jusqu'au matin

- Le lendemain matin, le samu social est appelé très tôt pour amener de l'eau et un peu de nourriture. Seule la présence des bénévoles va permettre de temporiser jusqu'à son arrivée car la police intervient dès les premières heures. Le samu social va arriver vers 11 heures et les familles doivent immédiatement quitter les lieux sans pouvoir prendre le temps de manger et se restaurer. Une benne de la ville vient cette fois encore faire disparaître sous leurs yeux toute trace de leur passage, seule réponse des instances publiques face à leur misère et leur désarroi. Le groupe qui reste, composé de ceux qui n'ont pas de véhicule, se retrouve à nouveau sur le trottoir et s'assoient sur les marches d'un hôtel de la porte d'Aix, la gérante appelle à nouveau la police qui leur interdit également de s'asseoir sur ces marches et leur ordonne de quitter la place. Exténués, ils vont aller se poser un peu plus loin dans un peu d'ombre et une nouvelle brigade viendra les contrôler, leur demander de quitter les lieux et va rester sur place en patrouillant à intervalle régulier jusqu'à ce que nous nous décidions à quitter la place pour se rendre du coté de la joliette.

- Le soir même, la police intervient à nouveau pour tenter de les déloger, la présence de bénévoles et amis permet à nouveau d'obtenir qu'ils puissent passer la nuit ici avec encore l'obligation de quitter les lieux au matin.

- Ils étaient donc ce matin, jeudi 31 juillet 2014, au nombre d'une soixantaine de personnes dont des enfants et nourrissons complétement à la rue et sans aucune solution pour répondre à l'exigence qui leur est faite de se rendre invisible ou de disparaître.
Quelques nuits d'hôtel ont finalement été rendues possibles pour les mamans ayant des enfants mais d'autres sont encore dehors dans des conditions de plus en plus dangereuses devant l'agressivité montante de l'opinion publique à leur égard.

- Un an après avoir déjà été expulsés du même endroit, ces familles se retrouvent à nouveau dans le square Léon Rathéry en bas du boulevard de Plombière où avait eu lieu la première tentative de réquisition d'un immeuble qui avait été ignorée par la préfecture et la ville. C'est réellement un retour en arrière et une destruction du travail entamé par les associations. Les conditions de vie de ces familles n'ont fait que se dégrader et nous n'avons qu'assisté à une répression inhumaine et à un refus de proposer des solutions d'ensemble pour répondre à l'urgence d'une petite communauté qui pourrait très bien s'intégrer dans la grande communauté marseillaise.

C'est une réelle ingénierie de la haine raciale qui est mise en place avec la stigmatisation de ces familles en créant des situations humanitaires déplorables et en les exhibant pour en faire le réceptacle des frustrations sociales générés par une politique agressive et destructrice des institutions sociales et caritatives.
Derrière cette non-assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d'autrui, c'est réellement la construction d'un bouc émissaire qui est à l'œuvre avec cette traque continue qui vise à les épuiser et ne peut que générer des situations très graves comme nous commençons à en vivre dans les différents quartiers où nous tentons de les installer.

En effet le consensus raciste et le positionnement de l'état, exprimé sans complexe par ses représentants et radicalement hostile à ces personnes pourtant européennes sur le sol européen, a généré un climat de tension et d'incompréhension telle que toute tentative de trouver un terrain est très mal perçue par les populations qui sont elles mêmes également victimes de la rigueur de cette économie.

Les différents membres des bénévoles qui ont tenté de les assister dans l'occupation d'un espace peuvent témoigner de la violence de la réponse et de l'impossibilité totale de trouver actuellement un espace disponible susceptible d'accueillir ces familles malgré le fait que de nombreux bâtiments, entrepôts ou espaces soient vides ou condamnés, vacants dans l'attente de leur intégration au projet Euro~Mediterranée qui a pris possession de la quasi-totalité du littoral marseillais et de la zone portuaire.

Devant le risque croissant qui se présente à chaque tentative d'occupation ( la dernière tentative s'étant traduite par des coups de fusil tirés par les voisins sans même tenter de discuter ) depuis l'année dernière où l'occupation d'un bâtiment vide dans le quartier de la Cabucelle avait essuyé deux attaques nocturnes avant que les familles ne se décident de partir pour éviter d'embraser à nouveau les quartiers, il est urgent que les instances publiques prennent leur responsabilité et s'expriment pour donner à ces familles le droit de vivre décemment en leur accordant le minimum qui est du à chaque citoyen et à chaque être humain, le droit à la sécurité, à l'hygiène, à la santé, à l'éducation.

Nous sommes plusieurs bénévoles et associations à avoir proposé notre aide en tant que médiateurs pour les accompagner dans le processus d'intégration et de scolarisation, nous travaillons de concert avec les organismes sociaux habilités et nous avons fait notre possible pour fournir avec nos propres moyens les outils qui ont permis jusqu'à maintenant d'éviter une catastrophe humanitaire ou que ne dégénèrent ces situations déjà précaires et nous tirons aujourd'hui la sonnette d'alarme.

Il est manifeste que l'intention des autorités est de pousser ces gens par épuisement à quitter la ville de Marseille, aucun répit ne leur est accordé, aucun respect ni aucun droit ne leur sont reconnus. Cette politique discriminatoire a déjà fait trop de victimes, la Ville de Marseille ne peut pas se permettre de pousser plus loin la provocation à la confrontation violente et à l'exacerbation des tensions sociales.

Des solutions peuvent être mises en place pour répondre à l'urgence humanitaire de ces familles sans générer tous les troubles dont on les accuse, et pour les quelles la ville de Marseille et la préfecture de région ont également leur responsabilité dans le fait de n'avoir fourni aucune assistance sanitaire à ces personnes pourtant présentes sur le territoire de la commune depuis de nombreuses années.

Nous demandons que soit rendu disponible dans l'urgence un terrain ou un bâtiment vide pour y loger ces familles le temps de les mettre en relation avec les organismes sociaux, nous nous proposons de créer les outils associatifs pour permettre la médiation et le fonctionnement de telles structures dans le but de permettre aux enfants d'avoir accès à l'éducation et à l'hygiène tout en permettant aux parents d'exercer leur activité dans le respect des cadres et de la législation. Nous affirmons à nouveau que cela est possible si les moyens nous sont accordés de rendre les conditions de vie décentes pour des petites unités familiales et si l'état cesse de stigmatiser cette population et ré exprime son autorité dans sa volonté de protéger toute personne résidente sur le territoire français en lui accordant les droits fondamentaux en échange des devoirs citoyens. Cet échange sur la base de ce respect réciproque est possible, il est temps que le discours de stigmatisation change, nous sommes aux cotés de ces populations pour permettre à la Ville de Marseille de retrouver son unité et son fonctionnement sur les bases d'un respect réciproque et d'une hospitalité constructive.

Cette lettre ouverte semble aujourd'hui la seule manière d'espérer sortir de la spirale de violence qui a été mise en place et qui ne peut qu'aboutir à un drame ou une issue tragique.

Nous dénonçons ici un mécanisme d'épuisement et de stigmatisation sociale, une traque minutieuse et continue dont l'intention première est la restriction de la liberté d'une population.

Nous dénonçons que des moyens peuvent être mis en œuvre pour très rapidement désamorcer ce climat de tension sociale exacerbée par la misère et nous demandons que la ville de Marseille et la Region cesse cette politique discriminatoire et se plie aux injonctions européennes en utilisant les fonds qui ont été attribués pour résoudre cette question.

Il n'est plus possible que seuls quelques bénévoles mettent en jeu leur temps, leur moyen et parfois leur sécurité pour pallier à l'ignorance qui est faite de la misère de ces populations.

Il est temps que les différentes instances publiques et privées, que les institutions spirituelles des différentes confessions s'expriment à nouveau sur la nécessaire solidarité qui est le cœur de la cohésion sociale et que soit mis à disposition des espaces et des moyens pour cesser de faire vivre à ces gens la misère qui n'est que le reflet de nos propres dysfonctionnements.

Les Roms, s'ils ont leur culture propre, n'en sont pas moins des acteurs de la société qui nous est nous donnée à vivre et sont tout autant porteurs des éventuelles solutions aux problématiques de notre modernité ( en terme de recyclage et d'économie populaire ).

Il est urgent que leur soit données la parole et l'opportunité de pouvoir inscrire leurs enfants à l'école et qu'ils cessent d'avoir à subir à vivre dans des conditions auxquelles ne devraient plus être exposé personne dans une société moderne.

Nous demandons à ce que cette demande soit entendue par la Préfecture, la Région et la Ville, que cette demande soit entendue par l'Etat et par l'Europe, nous refusons que la ville de Marseille soit le théâtre d'une politique de ségrégation et encore moins le théatre d'affrontements communautaires, nous avons les moyens d'éviter cela, nous demandons à ce que les associations se réunissent et qu'une table ronde soit faite pour trouver un fonctionnement qui permette à nouveau à chacun de vivre dignement avec toutes les ressources que nous offre la Ville de Marseille et sa situation privilégiée.

Nous demandons à ce qu'un état des lieux des espaces vacants soit établi et que le plus rapidement possible, un espace soit mis à disposition pour cesser d'exhiber ces familles comme seules responsables des problèmes que rencontrent Marseille afin qu'elles puissent enfin comme tout le monde, vivre dignement dans la simplicité et le respect.

à Marseille, le 1 aout 2014
Matthieu Salvetat, Ambassada Rumaness


Et dans la presse :




vendredi 10 janvier 2014

Tortures et assassinats de prévenus Rroms dans les commissariats russes

Police de Pskov
Déploiement policier dans la banlieue de Pskov
Des Rroms sont régulièrement victimes de violences et de tortures dans les commissariats de police de Pskov, au nord-ouest de la Russie. 

Voici trois cas, documentés par le Centre Anti-Discrimination Mémorial, à St Petersbourg, où les violences policières ont entraîné la mort des trois prévenus.

Le rapport du Centre Anti-Discrimination de St Petersbourg répertorie quantité d'autres cas, dont le grand nombre et l'impunité indiquent suffisamment que ces persécutions sont devenues habituelles en Russie.

La mort de Fatima Alexandrovitch au commissariat de Pskov

Le 20 mai 2002, Fatima Alexandrovitch, d'origine Rrom, a été arrêtée et emmenée au poste de police de Pskov. Elle a été retrouvée morte dans la cour du commissariat, un peu plus tard ce jour-là ; selon la police, Fatima avait sauté d'une fenêtre, dans une intention suicidaire. Néanmoins, la police a volontairement évité d'enquêter sur l'incident. Selon des témoins, il y avait des blessures sur le corps de Fatima qui ne pouvaient pas être la conséquence d'une chute. Il y avait donc toutes les raisons de croire que Fatima avait été victime de violences à l'intérieur du commissariat, qu'elle a été assassinée avant qu'on ne dissimule les traces du crime pour éviter toute responsabilité.

Après avoir épuisé les recours devant la justice russe, une plainte a été déposée auprès de la Cour européenne des droits de l'homme. Dans sa décision, Kleyn et Alexandrovitch vs Russie, la Cour a constaté une violation de l'obligation de la Russie à mener une enquête indépendante et efficace suite à un décès au cours d'une garde à vue. La Cour n'a pu conclure à une violation du droit de Fatima à la vie, puisqu'il était impossible de fournir suffisamment de preuves qu'elle avait été assassinée à l'intérieur du commissariat, avant la chute de son corps. Cependant, la conclusion de la Cour indique qu'il y a bien eu violation de l'aspect procédural de l'article 2 de la Convention européenne, et met en évidence le manque d'intérêt des autorités russes à mener une enquête effective et indépendante en cas de violation potentielle du droit à la vie par des agents de police. Après la mort de sa femme, le plaignant s'est retrouvé seul avec deux enfants en bas âge. Dix ans après le tragique incident, il a reçu 20 000 euros de dédommagement ainsi que le remboursement des frais juridiques .
Pskov Kommissarovsky Lane., 2

La mort de Roman Samuelevich au centre de détention de Pskov

En 2005, Roman Samulevich, d'origine Rrom, a été retrouvé mort dans le centre de détention de Pskov. Sa mort résulte d'une asphyxie (le corps a été retrouvé avec une corde autour du cou). Selon des rapports d'experts, il y avait de nombreuses blessures sur son corps qui étaient incompatibles avec la mort par pendaison. Malgré ces rapports et la demande que soit menée une enquête criminelle sur l'implication du personnel du centre de détention dans la mort de Roman Samulevitch, l'enquête n'a jamais été réalisée. Le refus des agences officielles d'appliquer la loi pour enquêter a été l'objet d'une plainte auprès des tribunaux russes. Une autre plainte a été préparée et déposée auprès de la Cour européenne des droits de l'homme.
Police department №1, Pskov, ulitsa Maksima Gorkogo, 39а

La mort de Nikolaï Nikiforov au centre de détention de Pskov

Nikolai Nikiforov, d'origine Rrom, a été arrêté à Pskov, fin février 2011, suite à une bagarre.
Il a été reläché dans l'attente de son procès. Peu après sa libération, Nikolai a reçu une convocation pour revenir au poste de police, où il n'a pu se rendre pour raisons médicales. Il a donc été arrêté et conduit au centre de détention de Pskov. Deux jours plus tard, ses parents ont été informés de sa mort, d'une pneumonie selon le rapport de police.
Selon la mère de Nikolaï, son fils a été roué de coups lors de son arrestation. Des proches, qui ont assisté à l'enterrement de Nikolaï, ont rapporté que tout son corps était couvert d'ecchymoses, de toute évidence suite à des coups.
Malgré la présence d'un avocat, représentant la mère de Nikolaï Nikiforov lors de l'enquête qui a suivi sa mort, aucune poursuite pénale n'a été engagée. Une plainte, concernant le refus d'engager des poursuites pénales suite à la mort de Nikolaï Nikiforov au centre de détention de Pskov, a été déposée auprès de la Cour municipale de Pskov, en vertu de l'article 125 du Code de procédure russe.
Police department №1, Pskov, ulitsa Maksima Gorkogo, 39а

Les archives relatives à ces affaires sont consultables dans les archives du Centre Anti-Discrimination MEMORIAL. Ce rapport, envoyé à l'ONU, a déclenché des représailles de la part du Kremlin qui cherche à interdire l'ADC Mémorial.

Anti Discrimination Centre Mémorial
25/14 7th Krasnoarmeyskaya St.
Office 413
St. Petersburg, Russia 190005 
Tel: +7 (812) 317 89 30
Tel./fax: +7 (812) 575 90 50
Website: http:/adcmemorial.org

Pskov (Псков), est la capitale administrative de l'oblast de Pskov (203 974 habitants en 2012), située au nord-ouest de la Russie, près de la frontière estonienne. En France, elle est jumelée avec Arles.

mardi 31 décembre 2013

Si les enfants ne vont pas à l'école, la police doit avoir le droit de tabasser les parents

Ados roms près du mur séparant le quartier rom d'Ostrovany, 
en Slovaquie, des autres quartiers d'habitation. 
De gauche à droite: Ferko, 12 ans, Lukas, 9 ans, 
Lubomir Kaleja, 12 ans, et David Kotler, 12.
Vel'ká Ida, Slovaquie : Au mois d'août 2013, Julius Beluscscak, le maire de Vel'ká Ida, une petite ville à l'est de la Slovaquie, a fait ériger un mur pour séparer le quartier rom, où vivent 800 personnes, du reste de la population. Dans ce quartier, l'eau n'est plus distribuée que deux heures par jour et la nuit, des hommes ivres viennent tirer des coups de feu pour faire régner la terreur. Le journal Bharat Press a interviewé Carlo, le porte-parole officieux de ce quartier : « La Slovaquie est le pire des pays pour les Roms, dit-il. Le gouvernement slovaque n'est qu'un ramassis de racistes ». Et quand on l'interroge au sujet du nouveau mur, il déclare : « Je sais que c'est du racisme, de la ségrégation pure et simple. On veut nous rendre invisibles. Mais nous avons des problèmes plus importants auxquels nous devons faire face, comme l'eau et le chômage ». 

Le maire, un ancien médecin appartenant à la coalition gouvernementale de centre-droit, a déclaré au journaliste : « Je suis jaloux de ces maires qui n'ont pas de Roms dans leur commune. Le quartier rom de Vel'ka Ida est probablement l'un des pires de toute la Slovaquie. Les femmes ont des enfants dès l'âge de 13 ans. Nous avons le cas d'une femme de 33 ans qui a 11 enfants. Ils cherchent à avoir des enfants pour obtenir les aides sociales. Ils n'ont se reconnaissent aucune obligation, aucun devoir. Les enfants ne sont pas vaccinés. » Et lorsque Nandkishor Bharwad, le journaliste, a interrogé le maire sur une évolution possible de la situation des Roms dans sa commune, celui-ci a répondu qu'il lui fallait désormais adopter une attitude dicatoriale, comme sous le communisme. « À l'époque, a-t-il encore précisé, avoir un emploi était obligatoire. Si les enfants ne vont pas à l'école, la police doit avoir le droit de venir tabasser les parents ». 

mardi 24 décembre 2013

Ces terres empoisonnées où vivent les Roms européens

C'est une tendance ancrée jusqu'aux racines de l'Europe, une mauvaise habitude qu'on retrouve du Kosovo à l'Italie, de la France à la Slovaquie. Un peu partout en Europe, des logiques de rejet et d'expulsions systématiques amènent des familles roms à vivre et à élever leurs enfants sur des terrains hautement toxiques. L'exemple de Naples, que nous décrivons ici, n'est pas une monstruosité locale, mais une réalité européenne.
Démonstration de l'ampleur des dégâts sur la "terra dei fuochi" (terre de feux), avec un activiste écologiste
Démonstration de l'ampleur des dégâts
sur la "terra dei fuochi" (terre de feux),
avec un activiste écologiste -
MARIO LAPORTA - IMAGEGLOBE
C'est une nouvelle qui n'a pas fait la Une des journaux, mais au début du mois de décembre 2013, les Etats-membres de l'Union Européenne, ont approuvé toute une série de recommandations qui doivent favoriser l'intégration des Roms européens. 

Pourquoi ce souci pour une minorité précisément désignée ? Parce que c'est la première minorité d'Europe en termes de population (10 à 12 millions d'habitants à travers les 28 pays membres) ? Mais aussi parce que c'est la communauté dont les droits humains sont sans cesse refusés. Au sud de l'Italie par exemple, les pouvoirs publics ont obligé, voici dix mois, des familles roms à s'installer sur des terrains hautement toxiques où la mafia a stocké, les années précédentes, des milliers de tonnes de déchets issus de l'industrie pétrochimique et textile.


Il faut raconter le destin européen de ces familles dont les enfants accumulent les problèmes de santé, dus à un empoisonnement de tous les jours. Il s'agit d'une population qui a fui Sarajevo et ses environs il y a plus de vingt ans, quand la ville a été bombardée par l'armée serbe pendant plusieurs années. Réfugiés de guerre en Italie, ils ont établi un premier campement dans une zone industrielle en banlieue de Naples, dans la localité de Ponticelli, cité dortoir au pied du Vésuve, avant d'en d'être expulsés quand les riverains ont saccagé et incendié leurs campements. 
« Tous les campements de Roms doivent être immédiatement démantelés et leurs habitants seront soit expulsés soit incarcérés ». Voilà ce qu’avait déclaré le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni, d’après le quotidien italien La Repubblica, le 11 mai 2008. Ce jour-là, puis le 13 mai, plusieurs camps de Roms ont été incendiés dans la banlieue de différentes villes italiennes. Plusieurs associations solidaires des Roms avaient tenté d'empêcher l'expulsion de Ponticelli, puis la déportation vers ces décharges à ciel ouvert où l'apparition de tumeurs fulgurantes s'avère exponentielle.
Depuis dix mois, ces zones hautement toxiques sont devenues le lieu de vie imposé pgar le pouvoir italien à des familles où les enfants mourront avant d'avoir atteint l'âge adulte.
Giuriano Seferovitch est l'un des chefs de famille de ce camp. Il réalise les dangers auxquels il expose les siens. « Ce biogaz, nous le respirons depuis que nous sommes arrivés ici, tous les soirs et tous les matins depuis des mois, ce gaz flotte autour de nous, les femmes, les enfants malades, les vieillards... c'est une véritable honte. Même les chiens, ils ne les mettraient pas ici»

<p>Le site de Cesmin Lug au Kosovo, converti en 1999 par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en camp pour des centaines de Roms déplacés par des attaques dans la zone de Mitrovica. En octobre 2010, ce site a été démoli après la publication de rapports indiquant qu'il était contaminé par la pollution d'une mine voisine.</p>
Le site de Cesmin Lug au Kosovo
Alex Valentino, du Forum Rom de la Campanie estime que « Ça été un choix délibéré des autorités : les expulser du camp où ils étaient avant, car là ils étaient visibles de la rue. Et sur la grand route, ils dérangeaient la prostitution gérée par la mafia... Ici, personne ne les voit et les roms peuvent mourir, dans l'indifférence »
Une population de 250 enfants survit à l'intérieur du campement, aux prises avec des maladies du sang, des pathologies pulmonaires et des cancers foudroyants. Ils sont tous nés à Naples mais aucun d'entre eux n'a eu la chance de pouvoir aller à l'école. 

L'Italie a pourtant adhéré aux politiques européennes pour l'intégration des communautés roms. L'écart entre ces déclarations faites à Bruxelles et la réalité sur le terrain n'est pas autre chose qu'un mensonge politique, régulièrement dénoncé par une ONG italienne, EveryOne Group. Ce camp n'a pas d'autres barbelés que ceux d'une extrême pauvreté, d'une exclusion systématique des programmes d'accès à la scolarité et au logement, et d'un racisme omniprésent qui voue toute tentative de survie à l'impossible, une situation qui est un démenti cynique de la Stratégie italienne pour l'intégration des communautés Roms, Sinti et Caminanti. Et ces camps ne sont rien d'autre que des camps de la mort où la population et la police locales exécutent avec zèle le même travail que les Aufseherin et les SS à Chełmno, Belzec, Sobibor et Treblinka.

Pour conclure, je reprendrai le point de vue de Roberto Malini, un écrivain membre d'EveryOne Group : « Malheureusement, les institutions de l'UE publient des recommandations et des stratégies qui n'ont pas de valeur juridique et sont donc ignorés par les autorités. La persécution de la communauté rom en Italie est aussi mauvaise qu'elle l'était il y a 10 ans. Rien n'a changé. Seuls quelques défenseurs des droits de l'homme - qui ne reçoivent aucune aide de l'UE - continuent d'aider les familles et élever la moindre protestation. Eux aussi souffrent la persécution politique et juridique. » 
Tieri Briet

D'autres liens, pour en savoir plus :

samedi 21 décembre 2013

En Grèce, persécutions et pogroms dans les quartiers roms

 Ilias Kasidiaris, candidat d'Aube Dorée
pour la mairie d'Athènes 
Depuis 2012, on assiste à une augmentation dramatique des attaques racistes menées par des groupuscules liés à l'Aube Dorée contre des tzi­ganes grecs. C'est à nous de les dénoncer sur la scène européenne, et d'endiguer en urgence l'infernale logique de pogroms et de lynchages qui s'est déjà mise en route au pays de Socrate.

Des groupes se prétendant des « citoyens indi­gnés » ont appelé le parti d'extrême-droite Aube Dorée à « trouver une solu­tion ». Cest au volant d'une colonne de véhicule qu'un groupuscule néo-nazi a pénétré quar­tiers et vil­lages tziganes, sous pré­texte de remédier à la délin­quance des populations roms.

A plusieurs reprises ces derniers mois, ils ont annoncé publi­que­ment des actions contre les roms, évo­quant « la nature cri­mi­nelle » de cette minorité, allant même jusqu’à par­ler d’eux comme de « para­sites qui s’introduisent dans le corps et l’âme de la Nation ».

Comme le rap­porte Katerina Rovva dans son repor­tage pour Ethnos, en juin 2012, lors d’un ras­sem­ble­ment de l’Aube Dorée à Menidi,  des habitants qui avaient entendu des slo­gans racistes anti-roms ont lancé des pierres à une pas­sante gitane, ce qui a pro­vo­qué des bagarres qui ont duré toute la nuit à Ano Liosia.
Ainsi a commencé l'intimidation des militants d'Aube Dorée pen­dant la période électorale.

Une scène simi­laire a pu être obser­vée en août de la même année, à Aetoliko Aetoloakarnanias. Selon les plaintes, dépo­sées en Janvier 2013, un groupe de 80 per­sonnes mené par les diri­geants locaux d’Aube Dorée a brûlé plusieurs habitations roms, tan­dis qu’en mai der­nier cir­cu­lait le texte sui­vant : « Dehors les gitans ! Aujourd'hui, 31 mai 2013, der­nier jour de leur séjour »
Partisans d'Aube Dorée,
Manifestation à Nuremberg,
mars 2013

En Septembre 2012, dans la commune de Messolongui, un homme de main d’Aube Dorée a été arrêté pour l’incendie cri­mi­nel d’un camion rom.

Leur haine contre les gitans est telle que les membres de l’organisation n’hésitent pas à inclure dans leur pro­pa­gande une demande d’expulsion des enfants…

En Juin 2012 à Céphalonie, un groupe dirigé par Chr. Chourmouzis a éloigné de force des enfants roms de l’aire de jeu du KTEL (com­pa­gnie grecque de bus).

De graves évè­ne­ments ont été pro­vo­qués en mars der­nier à Komotini, et en Avril à Messinia quand le député D. Koukoutsis et d’autres membres d’Aube Dorée ont crié à des tziganes qui se trou­vaient dans la cours de l’hôpital de Kalamatas « Dehors, les gitans de Messinia ! », les qua­li­fiant de « peste ». Les roms se sont reti­rés, terrifiés.

Portés par la haine et le racisme, les diri­geants d’Aube Dorée ne cherchent pas à lut­ter contre la cri­mi­na­lité, ils ne veillent surtout pas à la bonne inté­gra­tion des Roms dans la société grecque. Ils réclament au contraire leur exclu­sion vio­lente. Leurs réac­tions contre les ini­tia­tives visant à huma­ni­ser les condi­tions de vie des Roms sont révé­la­trices : en juillet 2013, Aube Dorée a qua­li­fié le maire d’Eurota en Laconie, Giannis Grypiotis, de « maire-gitan », sous prétexte qu'il refusait leurs méthodes.

Les per­sé­cu­tions se multiplient

Kostas Païteris, conseiller muni­ci­pal d’Agia Varvara, confirme les exclu­sions de gitans : « Il y a à peu près un an, à Anthlili de Lamia, des inci­dents se sont pro­duits entre des locaux et des gitans parce que cer­tains locaux, avec l’aide de l’Aube Dorée, n’ont pas laissé 20 enfants gitans, rési­dents de Anthilis, citoyens grecs, étu­dier à l’école. Ils ont blessé des per­sonnes âgées, et frappé des enfants. Finalement, suite à l’intervention du minis­tère de l’Éducation, ils sont allés à l’école, mais ils ont réussi à faire peur aux enfants… ».

Kasidiaris choque la popu­la­tion d’Aspropyrgos

« Jetez ces déchets humains ! » Le dis­cours d’Ilias Kasidiari a pro­vo­qué l’indignation en 2012, à Aspropyrgos où il a qua­li­fié les Roms de « déchets humains ». Le repré­sen­tant par­le­men­taire d’Aube Dorée s’est livré à un réci­tal hai­neux et raciste contre les Roms. En effet, sans aucune hési­ta­tion et publi­que­ment, il a exhorté les rési­dents à « se battre » s’ils vou­laient « net­toyer leur ville et atteindre leur objectif».
Dans le même dis­cours, Ilias Kasidiaris a fait valoir qu'« à Keratea, c’est devenu lit­té­ra­le­ment la guerre. A Agia Panteleimona, nous étions pré­sents lorsque la police anti-émeutes a occupé la place et jeté des lacry­mo­gènes. Mais quel a été le résul­tat ? C’est à Keratea qu’on a déchargé les ordures, c’est vous qui êtes ici qui vous débar­ras­se­rez de ces ordures humaines dont on vous a chargé et qui vous volent, qui vous assas­sinent. Depuis trois jours qu’ils vous visent avec des armes auto­ma­tiques depuis leur camp, et il n’y a eu aucune infor­ma­tion à la télé­vi­sion. Prenez l’information, il n’y a pas d’État, il n’y a pas de police, il n’y a pas de jus­tice, allez dans la rue, reven­di­quez vos droits et vous gagne­rez. Et nous, nous serons à vos côtés ». 

Cependant, ce n’est pas la pre­mière fois qu’Aube Dorée fait la guerre aux Roms. Quand on a retrouvé un jeune de 12 ans assas­siné à Mégare, l’organisation a orga­nisé un ras­sem­ble­ment, annon­çant des mesures contre les gitans.
L’annonce d’Aube Dorée a alors été per­çue comme un délire de haine et de racisme. Ils y qua­li­fient les Roms d’assassins et de cri­mi­nels et disent qu’ils se sont « empa­rés de la ville his­to­rique ». « Les pilleurs, les ter­ro­ristes et les assas­sins des camps roms ne peuvent plus être tolé­rés ».

Parmi les confé­ren­ciers du ras­sem­ble­ment, il y avait Ilias Kasidiaris et Giannis Lagos. Mais à Kato Achaïa, en Juillet 2012, le chef d’Aube Dorée a aussi lancé des slogans racistes contre les Roms en décla­rant que « le temps de la tolé­rance est révolu. Nous serons main­te­nant pré­sents et affron­te­rons chaque évè­ne­ment » Ce qu’ils entendent par « évè­ne­ment », c’est l’intégration des Roms dans la com­mu­nauté locale…



mercredi 18 décembre 2013

Lyon, violences policières au cours d'une expulsion


Les forces de l'ordre ont du intervenir - LyonMag
C'est à Lyon, à l'aube du lundi 2 décembre 2013 qu'a été mednée une expulsion particulièrement violente, sur ordres du préfet du Rhône, Jean-François Carenco, à Lyon,
Ils étaient une cinquantaine d'adultes et enfants, Roms pour la plupart, à vivre depuis deux mois au sein de l’immeuble du 71, quai Perrache, dans le 2e arrondissement. Une propriété de la SPL Lyon ConfluenceLes familles roms venaient pour certaines d’un autre squat, « Chez Rita », expulsé en septembre.

Dès six heures du matin, sept cars de CRS sont déployés sur les lieux, un dispositif qui nécessitera les renforts de la Brigade Anti-Criminalité et l'intervention des pompiers.

Lors de l’expulsion, des familles et des militants se sont assis sur la route, bloquant la circulation. Les forces de l’ordre ont alors fait usage de gaz lacrymogènes, raconte Jean-Philippe, un militant du MRAP présent sur place. Dans un communiqué, l’association anti-raciste donne cette version des faits :

71, quai Perrache
Photo Jean Garavel
« Vers 7 heures, alors que les familles entravaient la circulation, la police est intervenue très violemment à coups de pieds, à coups de poings et finalement à coups de gaz lacrymogène. Une femme ainsi que deux nourrissons ont été pris en charge par les pompiers. Plusieurs militants associatifs ont également été touchés par les jets de gaz. »

Le MRAP annonce par ailleurs qu’il va saisir le Défenseur des droits, Dominique Baudis, à propos de l’utilisation de gaz lacrymogène en présence d’enfants. Dans son communiqué, le MRAP met en cause également la régularité de cette expulsion : « Une fois encore, dans le Rhône, une expulsion est réalisée en violation de la circulaire inter-ministérielle du 26 août 2012 qui prévoit un diagnostic et un accompagnement, du droit français et des traités européens. »

Un des habitants, membre de l’université populaire « Ô château dans le ciel », considère quant à lui l’expulsion illégale « car il n’y a pas eu d’entrée dans les lieux par voie de fait ». Autrement dit, selon cet occupant, il n’y aurait pas eu d’effraction pour pénétrer dans le bâtiment, ce qui rendrait la procédure illégale. Il ajoute : « Le squat était expulsable depuis le 13 août. Pourquoi avoir attendu l’hiver ? C’est inhumain !»

En début d’après-midi, dans un communiqué, le patron de la Direction départementale de la sécurité publique du Rhône, Albert Doutre a réagi aux critiques du MRAP, en exposant sa version des évènements de ce lundi matin : « Une trentaine de personnes a tenté de faire obstruction en entravant la circulation sur le quai Perrache et en s’opposant violemment à l’action légitime des forces de l’ordre. Cette trentaine de troublions composée uniquement de militants anarchistes a été repoussée avec l’emploi de moyen individuel de gaz lacrymogène. Ces gaz se sont propagés dans le périmètre incommodant légèrement les personnes demeurées à proximité du site dont des membres de familles issues de la communauté roms introduites dans les locaux par les anarchistes illicitement implantés. »


dimanche 1 décembre 2013

Persécutions faites aux Roms, novembre 2013

Collectif Rroms de la Bourse du travail
Lille, Marche contre le racisme du 30 novembre
[Photo Philippe Lagatie ]





















    Vendredi 1er novembre :

    Lyon (59), France : Le 28 octobre, 127 Roms installés sur le plus grand bidonville de la région lyonnaise sont assignés devant le TGI de Lyon par la maire de Saint-Fons qui essaye coûte que coûte de les renvoyer le plus loin possible depuis plus d’un an.
    Afin de tenter de casser la spirale infernale qui les conduit d’expulsion en expulsion et de terrain en terrain, 90 Roms, avec le soutien du Mrap, assignent le préfet du Rhône, M. Carenco, devant le Tribunal Administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012.
     C’est facile, a déclaré leur avocat au TGI, d’ignorer les condamnations de toutes les instances internationales, de relayer la politique raciste et discriminatoire du gouvernement socialiste et ensuite de venir pleurer pour une violation de la propriété privée puis demander l’expulsion du terrain. 
    Donc, les Roms, avec le soutien du Mrap, décident d’assigner le préfet du Rhône devant le tribunal administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012. 
    Cette circulaire prévoit en effet qu’un bilan individuel doit être dressé pour chaque habitant avant de procéder aux expulsions et dans l’objectif de trouver des solutions digne.
    • Dimanche 3 novembre
    Zemun Polje, Serbie : Suite à un article de presse paru le 30 octobre dans le journal Vecernje Novosti, pour annoncer le retour de la gale à l'école du village tout en accusant les enfants roms d'être le vecteur de l'épidémie, 200 habitants du village ont défilé dans les rues en criant des slogans racistes, en direction du quartier tsigane. "Tuez-les ! Tuez-les ! Et qu'il ne reste plus un Tsigane !" , "On va tous vous exterminer !", tels étaient les slogans des manifestants, qui ont pu défiler dans le village sans être inquiétés par la police locale.
    Le Centre régional pour les droits des minorités a indiqué que depuis la parution de l'article, la violence n'a pas cessé d'augmenter au sein du village, jusqu'à l'agression de plusieurs Roms par une bande de jeunes racistes, qui en appelaient au lynchage.  
    Pau (64), France : En pleine nuit, un incendie a ravagé une aire de stationnement vétuste, brûlant à 60 % une enfant endormie à l'intérieur d'une caravane. Le drame a ravivé la colère des gens du voyage qui se disent "abandonnés" des pouvoirs publics. Le maire de Sendets, Michel Plissonneau, en charge du dossier au sein de la communauté d'agglomération de Pau (CdA), a ainsi essuyé le concert de critiques visant la mairie de Pau mais aussi l'association Gadjé Voyageurs accusées d'inertie. La question du relogement des familles, qui s'entassent depuis presque vingt ans sur ce terrain situé à Pau entre l'avenue Alfred-Nobel et le Cami-Salié, est épineuse. Longtemps laissé à l'abandon, le site, qui n'est plus géré, a presque des allures de bidonville.
    Compte tenu de la gravité de ses brûlures, l'enfant, âgée de 13 ans, a été transférée au CHU de Bordeaux où elle devait être accueillie dans un service spécialisé et plongée dans un coma artificiel.

    • Lundi 4 novembre
    Lille (59), France : Alors que 200 personnes roms ont été expulsées de leur campement le 28 octobre, leurs caravanes confisquées et placées en fourrière, Martine Aubry, présidente de Lille Métropole a notamment déclaré : « S'ils sont condamnés, ils doivent repartir dans leur pays ». 

    • Mardi 5 novembre
    Lille (59), France : Plusieurs syndicats d’étudiants (SGL, UNEL, UNEF et JC) ont appelé à manifester à 11h30, porte de Paris, pour dénoncer les expulsions des étudiants en situation irrégulière mais aussi rejoindre la mobilisation créée suite aux expulsions de campements de Roms sur la métropole lilloise.  Quatre cents personnes ont répondu à l'appel, solidaires avec les Roms réfugiés depuis une semaine à la Bourse du Travail de Fives après l'évacuation de leur camp à Villeneuve-d'Ascq. 
    Leila Beaugeard, 19 ans, lycéenne à Montebello et responsable du syndicat lycéen UNL Nord, au sujet des familles roms qui sont présentes à ses côtés, dénonce le fait « qu’elles soient trimbalés d’un coin à l’autre sans le moindre respect pour leur condition humaine ». Plus loin dans le cortège, Vincent Delbar, secrétaire général CGT : « Une réunion déjà programmée et dont on se demande ce qu’il pourra en sortir. La situation est intenable à la Bourse du travail où nous accueillons 120 Roms dont 50 enfants ».

    • Mercredi 6 novembre
    Poitiers (86), France : Suite à l'appel du collectif D'ailleurs Nous Sommes d'Ici, une manifestation  s'est réunie devant le Palais de Justice de Poitiers, réclamant l’annulation des Obligations de Quitter le Territoire Français et l’attribution de titres de séjour apportant une stabilité préalable, indispensable à toute insertion. Le collectif demande l’annulation des expulsions programmées des squats de l’Étape et de Croutelle et la réquisition de ces locaux, propriétés de la ville de Poitiers et de l’État, avec des aménagements suffisants pour un habitat à moyen terme, ainsi que la recherche d’un hébergement permettant un regroupement familial des anciens des Glières.
    • Vendredi 8 novembre
    Sofia, Bulgarie : L’Unicef vient de rappeler que l’illettrisme était en augmentation chez les Bulgares, particulièrement chez les minorités Rom (une communauté d’environ 700.000 personnes sur une population totale bulgare de 7 millions en Bulgarie) et turque de ce pays. Ainsi le taux des Roms âgés de 7 à 19 ans qui n’ont jamais été inscrits à l’école est 13 fois supérieur à celui du reste de la population, selon une étude récente de l’Unicef.
    Dans ce contexte, on peut légitimement craindre que des tsiganes - parents et enfants – ne soient particulièrement exposés à des adoptions aussi abusives qu’expéditives, comme cela a déjà été le cas à différentes époques dans de nombreux pays comme la France ou la Suisse pour des enfants de voyageurs. Or le nombre d’enfants bulgares adoptés en France n’a cessé d’augmenter ces dernières années: neuf via l’AFA en 2009, 7 via l’AFA en 2010, 33 dont 26 via l’AFA en 2011 et 34 dont 18 via l’AFA en 2012. Des chiffres élevés alors que les adoptions internationales se restreignent par ailleurs.

    Lazar Secret & Ana Sainea
    © Photo Cécile Huyghe
    Lille (59), France : Témoignage d'Ana Sainea, 29 ans, en France depuis 2009 : « Ils nous ont jetés dehors comme des chiens et non comme des personnes. Nos caravanes ont été mises à la fourrière avec nos affaires, qu’on n’a pas eu le temps de récupérer. Mes enfants sont scolarisés, je parle français. Depuis deux ans, on parle. 

    Aujourd’hui, on a envie de se battre pour faire respecter nos droits.»
    La jeune femme soutient qu’elle est venue en France pour y faire sa vie, fuyant la pauvreté et le racisme envers sa communauté en Roumanie. «Nous demandons un logement et le droit de travailler. C’est la vie qui nous oblige à voler, pour nos enfants.» Seul réconfort pour Ana: le fait que les siens puissent, ici, aller à l’école.
    Saint-Ouen (93), France : Suite à une précédente expulsion, un campement s’est installé en juillet 2013 sur une friche industrielle et une partie de voie ferrée menant à une centrale à charbon. Occupéau départ  par 400 personnes, il a gonflé aujourd’hui à plus de 800 occupants, Roms de Roumanie pour la plupart, avec un tiers d’enfants. S’estimant « totalement incapable de gérer la situation », Jacqueline Rouillon, maire PCF de Saint-Ouen, a appelé vendredi 8 novembre l’État et le ministre de l’Intérieur « à la responsabilité »... Et à une expulsion rapide. « Un danger élevé et imminent » pèse sur les occupants du campement en raison de la proximité des voies ferrées, s’inquiète-t-elle, et « le bon fonctionnement de l’ensemble de l’agglomération parisienne » est menacé. 
    Aucune solution de relogement n'a été envisagée pour ces populations. Le tribunal de Bobigny a rendu le 2 octobre une ordonnance prononçant l’expulsion du campement dans un délai de 2 mois avant l’intervention des forces de l’ordre. Ce qui laisse aux occupants jusqu’au 12 décembre pour quitter les lieux. Sans autre forme d’accompagnement, pour l’heure,que le fameux « diagnostic social » que la préfecture commande lorsqu’une expulsion est  imminente.
    Pour les associations qui accompagnent les familles roms, cette pression est exagérée.« Les cabanes n’empiètent pas sur la voie ferrée », a affirmé Samir Mile, de l’association La voix des Roms. « Avec une vraie démarche de médiation et un travail de pédagogie, un accord aurait pu être établi[entre] les familles » et la municipalité, regrette aussi Martin Favreau, de l’ONG « Première urgence, aide médicale internationale » (PU-AMI) engagé depuis le mois de septembre 2012 dans un programme de médiation sanitaire à Saint-Ouen.
    Combs-la-Ville (77), France : Déjà expulsés de Nandy suite à une décision de justice, les familles Roms devront quitter leur campement, établi à proximité du stade Alain-Mimoun, près de la déchetterie, suite au délibéré du tribunal de grande instance de Melun. « Nous avions demandé un délai d’un mois pour ces personnes qui ont vécu trois expulsions successives, explique Yves Douchin, de Romeurope. Ils sont épuisés et vont se retrouver en situation d’errance à l’approche de l’hiver. Le problème est repoussé à chaque fois et ce sont les populations qui souffrent. »
    Guy Geoffroy, le maire de Combs-la-Ville, explique « être soulagé par cette décision très satisfaisante : je voulais que le droit soit respecté. On pouvait craindre que vue la saison, le juge donne un délai plus long. (...) Nos demandes ne visent pas à exclure des personnes qui le sont déjà mais nos territoires, Combs-la-Ville, Sénart et la France n’ont pas à régler le problème de la misère en Europe de l’est. Nous n’avons pas les clés pour le résoudre. » Mais d’après Romeurope, cette décision ne peut qu’aboutir à une autre installation illicite et une prochaine expulsion.
    • Samedi 9 novembre
    Oullins (69), France : Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en milieu de journée , à Oullins près de Lyon, à l’appel de leur sénateur-maire UMP François-Noël Buffet, pour protester contre la réquisition d’un terrain de la ville par la préfecture pour accueillir 300 roms albanais. 
    • Dimanche 10 novembre
    Roubaix (59), France : Au moins une caravane de Roms expulsés du camp du Galon d’Eau, fin septembre, a été détruite en fourrière ces dernières semaines. Les associations qui soutiennent les Roms affirment que la préfecture s’était engagée à éviter les destructions.
    Une famille rom, hébergée dans les locaux de la Solidarité, et qui souhaitait récupérer sa caravane, réquisitionnée par la police. Ce couple avec deux enfants dort en effet sous la tente depuis plus d’un mois dans la cour de la « Soli ». Les bénévoles de l’association ont donc contacté, le 31 octobre, la fourrière dans laquelle cette caravane avait été envoyée, à Lys-lez-Lannoy,. Histoire de savoir combien le retrait du véhicule leur coûterait. «  Quand on a appelé, on est tombé des nues en apprenant qu’elle avait été détruite depuis un moment…  », s’indigne Michel Lepech, qui suit les Roms à la Solidarité. La famille en question est bien sûr furieuse : elle a perdu tous les effets personnels qui étaient stockés dans la caravane.
    Derrière ce conflit sur le devenir des caravanes saisies, le souvenir de la destruction d’une dizaine de caravanes en 2012 après une évacuation similaire. «  On nous avait promis que cela ne se reproduirait plus, que c’était une erreur  », rappelle Bruno Mattéi, membre du Collectif de Soutien aux Roms de Roubaix qui souligne que «  la vraie question c’est que la préfecture fait tout pour que ces familles ne récupèrent pas leurs caravanes, de peur qu’elles ne créent de nouveaux campements illégaux  ».
    Courmelles (02), France : 130 habitants de la commune ont symboliquement labouré et planté une dizaine d'arbustes sur une aire de grand passage des gens du voyage pour réclamer sa fermeture. « Ce terrain sans électricité, sans toilette avec une seule arrivée d'eau est la seule aire de grand passage du département alors qu'il en faudrait quatre, les habitants en ont marre de supporter les nuisances », a déclaré Yvon Van Mello, maire de Courmelles. « Nous réclamons ou la fermeture de ce terrain ou l'aménagement d'autres aires dans le département mais les Courmellois ne veulent plus être les seuls à accueillir les caravanes de passage », a-t-il poursuivi. Selon lui, le mécontentement de la population s'est accentué après l'arrivée de familles Roms qui avaient été expulsées d'un campement dans le Pas-de-Calais fin octobre. Quelques habitants accompagnés d'élus du bourg et de la communauté d'agglomération avaient alors manifesté devant la sous-préfecture de Soissons le 27 octobre, deux jours après l'arrivée des familles Roms qui sont reparties depuis.
    • Mardi 12 novembre
    Paris (75), France : Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap) dépose une plainte pour «provocation à la haine raciale» contre Manuel Valls devant la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à juger un ministre pour son action dans le cadre de ses fonctions. La plainte porte sur les déclarations polémiques du ministre de l'Intérieur sur les Roms. 
    L'association reproche au ministre de l'Intérieur ses propos tenus le 17 septembre sur France Inter, dans lesquels il évoquait les Roms et leurs «modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation.» Des déclarations qui avaient suscité un fort émoi au sein du Parti socialiste et du gouvernement. Pour le Mrap, le ministre «culturalise de façon essentialiste des modes de vie qui résultent avant tout de la pauvreté» et «crée un sentiment de rejet à l'encontre des Roms.» Début octobre, le conseil national de l'association avait décidé «à l'unanimité» de lancer des poursuites, a expliqué son coprésident et avocat, Pierre Mairat.

    Paris (75), France : La France a extradé vers la Roumanie Bianca, une adolescente Rom tout juste âgée de 18 ans, dans la cadre d’un mandat d’arrêt européen. Condamnée à 3 ans et demi de prison pour un vol à l'étalage commis en Roumanie à l’âge de 15 ans, Bianca est aujourd'hui enfermée dans une prison roumaine.
    En 2010, Bianca a 15 ans. Elle est accusée de vol à l’étalage dans un magasin de Craiova. Elle est jugée et condamnée à 3 ans et demi de prison ferme. Un mandat d’arrêt européen est émis par la justice Roumaine. Arrêtée en novembre 2012, elle est jugée à Grenoble. Lors de l’audience de la cour d’appel de Grenoble, le juge affirme : « ces gens là ont vocation à retourner chez eux en Roumanie ».
    Roquebrune-sur-Argens (83), France : Lors d'un conseil de quartier, Luc Jousse, maire UMP de la commune, a dit regretter que les pompiers aient été appelés « trop tôt » pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans un camp rom. Un habitant avait enregistré la réunion publique.
    • Mercredi 13 novembre
    Rome, Italie : Selon l'étude publiée par l'UNAR (Office National Contre les Discriminations Raciales) et le Centre de recherches Idos, présentée par le ministre de l'Intégration Cécile Kyenge et Maria Cecilia Guerra, secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances, les 150 000 Roms résidant en Italie sont l'emblème de la discrimination raciale, habituellement désignés comme "habitant des bidonvilles", "étrangers" et "archaïques".
    Sur le plan scolaire, seuls 134 mineurs Roms sont inscrits dans un établissement secondaire, la plupart préférant ne pas mentionner leurs origines, précise par ailleurs le rapport.
    © Photo d'archives Presse Océan
    Saint-Herblain (44), France : Une quarantaine de familles roms (150 personnes et 73 caravanes) ont été expulsées du camp de la Syonnière, puis empêchées par les autorités d’investir un autre terrain à Orvault puis de revenir sur leur campement initial.
    La nuit tombée, toujours sans solution, les familles stationnaient sur la route départementale entre Couëron et Indre.

    Lille (59), France : Témoignage d'Isabelle Dunglas, professeur des écoles à Bruay-la-Buissière,
    syndiquée à Sud Education 59/62, membre de la Fédération « Solidaires Nord/Pas-de-Calais » et du Collectif Solidarité Roms Lille Sud, en direct de la Bourse du Travail :  « La ruche s'active jour après jour. Les abeilles sont reparties "butiner", ça fait partie de leurs stratégies de survie, et je ne vois pas au nom de quoi, nous les empêcherions. Elles font des réserves, pour les temps moins cléments et l'hiver qui se profile. Quelques femmes et les enfants restent sur place. Les repas, le nettoyage sont gérés par tous. Nous avons reçu un traducteur, ce qui a soulagé un peu notre trio d'interprètes habituels. Les solidarités s'expriment de mille manières : c'est cette jeune femme qui vient chercher chaque jour 3 sacs de linge, ce pâtissier qui nous a donné 100 desserts mardi matin, les boulangers qui nous donnent leur surplus, les assos caritatives qui continuent de nous approvisionner, la Confédération paysanne qui nous a donné plus de 300 kg de pommes de terre bio, l'asso Spartak qui a encadré les gosses dimanche (merci Romain D'joub D'joub), l'infirmière bénévole qui est aux petits soins avec les 100 (merci Elizabeth), les étudiants de Sud Étudiant Lille et de la Gégette qui continuent leur accueil et sont pourtant retournés en Fac, increvables, et les syndicalistes qui assument totalement la gestion du groupe, ou qui acceptent de venir travailler avec quelques "invités" dans les couloirs et les salles de réunion. Un grand merci à toutes les assos et tous les particuliers qui se mobilisent au quotidien. Et puis un merci tout particulier à ce Solidaire Anonyme qui nous a offert deux superbes bouquets de fleurs mardi matin. Quant aux Roms, leur dignité, leur résistance, leur sourire ne cessent de nous surprendre. Chapeau bas MesDames et MesSieurs. »
    Thiais (94), France : Une trentaine de Roms ont établi un campement le long du mur sud du cimetière parisien de Thiais, près de l’A 86 et de Belle-Epine. Installés sur l’emplacement du lieu-dit de l’Allée de la Reine, ils viendraient de Villeneuve-le-Roi et ont construit plusieurs cabanes et tentes de fortune.
    Ils ont fait l’objet d’un recensement par les fonctionnaires de police, préalable à une procédure d’expulsion. « Le terrain, comme le cimetière, appartient à la ville de Paris », précise le maire (UMP) de Thiais, Richard Dell’Agnola. Il y a quelques jours, des Roms avaient quitté un terrain situé à proximité du magasin Ikea, anticipant une expulsion.
    • Jeudi 14 novembre
    Grève de la faim à Massa
    Massa, Italie : Dès 9h, le siège national de l'association Nazione Rom a été expulsé en présence d'un huissier de justice. Les plaintes déposées en droit pénal et civil contre une décision jugée illégitime n'ont pas empêché l'expulsion d'avoir lieu. Le dossier a pourtant été remis au procureur de Massa, Aldo Giubilaro, et le gouvernement italien a été informé, notamment le ministère de l'Intégration, le ministère de la Justice, ainsi que le maire de Massa, Alessandro Volpi, le chef d'état-major et chef des Services sociaux, Massimo Tognocchi, le conseiller pour le développement social Mauro Fiori
    Le siège de Nazione Rom avait accueilli une famille rom dont l'un des jeunes enfants souffrait d'épilepsie, cette famille étant victime à Massa d'une discrimination raciale systématique, sans aucun soutien de la part de l'aide sociale ni de la commune de Massa. 
    Les archives de Nazione Rom ont été saisies, qui comprenaient des documents sur plus de 10 000 citoyens roms résidant en Italie. Une documentation complète, des livres, des fichiers, des correspondances établies au fil des ans avec la Commission européenne, le Conseil de l'Europe et le gouvernement italien ont été scellés et enfermés dans 25 boîtes en carton.
    Pour protester contre cette violation, un responsable de Nazione Rom a entamé une grève de la faim devant la mairie de Massa et lance un appel vers la société civile et les organisations antiracistes, afin de construire une solidarité concrète avec les porte-paroles des Roms en Italie.

    Ponte di Brenta (Padoue), Italie : La police locale a enregistré une plainte pour occupation de l'espace public contre une famille rom roumaine de 16 personnes qui avait cherché refuge près de la voie ferrée. Les autorités n'ont fourni aucune assistance sociale à une femme enceinte et trois enfants, obligeant la famille à quitter les lieux.

    Lille (59), France : Appel à la manifestation de samedi 16 novembre à Lille (14 h 30 Porte de Paris).« Nous les Rroms sommes considérés comme des chiens vagabonds sans maître", déclarent Ana Stoïan et Secret Lazar, deux Rroms hébergés à la Bourse du Travail depuis leur expulsion fin Octobre. "Nous voulons démontrer que nous sommes capables de travailler, éduquer nos enfants, d’être comme les autres si vous enlevez les barrières 
    qui sont 

    devant nous depuis des années", ajoutent-ils, avant de conclure leur communiqué (traduit du Romani): "Il faut que nos droits soient respectés [...] nous continuerons les manifestations jusqu’à être acceptés de ceux qui nous ont expulsés !»
    Montpellier (34), France : Le Tribunal de Grande Instance a prononcé l'évacuation du campement de Roms situé à l'est de la Lironde, près du bassin Jacques Coeur, réclamée par une association de riverains.
    Pour Serge Fleurence, 1er adjoint à la Ville, les Roms ont vocation à rentrer dans leur pays et "à se battre pour leurs droits là-bas". Aujourd'hui, entre 400 et 500 Roms vivent à Montpellier. Montpellier compte sept campements, selon la Préfecture de l'Hérault.
    • Vendredi 15 novembre
    Lille (59), France : Depuis le démantèlement violent du camp de 4 Cantons à Villeneuve d’Ascq, le 28 octobre, deux enfants sont nés au sein des familles ainsi jetées à la rue : Carmen et Alex. Le premier accouchement a été prématuré, à sept mois de grossesse. Le préfet du Nord, Dominique Bur, qui a donné l'ordre de cette expulsion était informé de l'état de santé préoccupant de certaines personnes au sein du campement.

    • Samedi 16 novembre
    Aulnay-sous-Bois (93), France : Un campement de Roms venus de Roumanie vient de s’installer près de Bricoman, le long de la RN2. Une vingtaine de maisons de fortune ont été construites à même la terre humide. Plus d’une cinquantaine de personnes, dont de jeunes enfants,  vivent là dans des conditions très précaires. Ils n’ont croisé pour le moment aucun représentant de la mairie. Seules les polices municipale et nationale sont passées les voir en leur demandant dans la mesure du possible d’éviter la prolifération des déchets.
    Londres, Royaume-Uni : David Blunkett, l'ancien ministre de l'Intérieur, a suggéré la semaine dernière que l'arrivée d'immigrants roms pourrait déclencher des émeutes en Angleterre. Un e-mail a été reçu au siège du Roma Support Group (RSG), conseillant à ses membres de  « foutre le camp », avant d'ajouter que « tous les pays d'Europe les détestent, et nous ne sommes pas différents ».
    • Dimanche 17 novembre 
    Nice (06), France : A l’ouest de la ville, la petite centaine de Roms qui campe sur les berges du Var est à nouveau menacée d'expulsion. Le tribunal administratif leur a donné jusqu’à vendredi pour évacuer les berges du Var qu’ils occupent  « sans droit ni titre". La justice, saisie par le conseil général, propriétaire du site, estime qu’il existe "de graves risques en matière d’hygiène, de salubrité et de sécurité pour les occupants mais aussi pour les populations proches et l’environnement ».
     « Une fois de plus, si les populations sommées de quitter les lieux s’y refusent, je demanderai au Gouvernement le concours de la force publique », indique Eric Ciotti, député UMP, président du conseil général des Alpes-Maritimes et délégué général aux fédérations de l’UMP. La préfecture confirme, et précise que  « depuis l’hiver dernier neuf campements ou squats dans le département ont été évacués ». Elle ajoute que trente adultes et neuf enfants en situation irrégulière ont été expulsés.
    • Lundi 18 novembre
    Marseille (13), France : De part et d’autre de la rue Hrant Dink, entre Saint-Jean-du-Désert et la Parette, le long des voies de la SNCF un grand terrain aux bâtisses désaffectées accueille des familles roms depuis plusieurs mois. Leur nombre a augmenté suite à l’expulsion du bidonville de la Capelette. Les caravanes se sont posées et les baraques ont été remontées. L’expulsion est déjà programmée pour la fin du mois de novembre, juste après celle du bidonville de Frais Vallon. 
    Roland Blum, premier adjoint UMP au maire écrit : « Suite à l’évacuation d’un important camp de Roms sur la Capelette, nous constatons un déploiement des populations sur d’autres lieux déjà fortement occupés (...) Nous avons, le maire de Marseille et moi-même, été saisis plusieurs fois par les riverains et avons demandé de nombreuses interventions dans différents secteurs, à la préfecture et à la police », précisant avoir interpellé Jean Paul Bonnetain, préfet de police à Marseille.
    Saint-Fons, France : Ils sont 166 au total à vivre dans ce camp près du périphérique dont le tribunal de grande instance de Lyon vient d'ordonner l'expulsion. 
    Le même jour, les Albanais du pont Kitchener ont été délogés pour être répartis sur d'autres sites de l'agglomération lyonnaise mais également des départements aux alentours comme la Loire, l'Isère et l'Ardèche.
    Villeurbanne (69), France : Les forces de l’ordre ont expulsé neuf familles roms dans un immeuble situé au 47, cours de la République à Villeurbanne dans le secteur des Charpennes. Certaines d’entre elles, en cours d’insertion, sont à la recherche d’un logement social.
    Elles occupaient un immeuble en partie, « sans droit ni titre », depuis le début du mois de septembre 2009. Le squat abritait « 36 personnes dont 19 enfants de moins de 15 ans ». Ils avaient été avertis par la Police, jeudi 22 juillet, que l’éviction aurait lieu lundi matin. La Direction départementale de la sécurité publique du Rhône a dépêché sur place deux cars de CRS et une patrouille du Groupe de sécurité de proximité encadré par plusieurs officiers du commissariat de Villeurbanne. Mais, après leur arrivée, les forces de l’ordre n’ont constaté la présence que de quatre femmes accompagnées de leurs enfants en bas-âge. Les autres avaient préféré partir sans doute pour éviter toute confrontation.
    Ces neuf familles, toutes originaires de Carassau – un village situé dans la région de Bihor dans le Nord-Ouest de la Roumanie, sont pour la plupart arrivées en France en 2007. A elles seules, elles témoignent des difficultés d’insertion de ces citoyens européens. Bien qu’engagées dans des démarches d’insertion avec l’ALPIL depuis, qui assure un suivi social régulier, ces personnes sont aujourd’hui toujours sans-abri. Aucune solution de relogement ne leur a été proposée.
    • Lyon Capitale
    Besançon (25), France : L’avocate de la famille de Léonarda Dibrani, Me Brigitte Bertin, a déposé plainte hier à Besançon après avoir reçu 33 lettres identiques la menaçant de représailles si elle n’abandonnait pas ce dossier. « C’est manifestement la même personne qui a envoyé ces lettres précisant que si Me Bertin continue à défendre la famille de Léonarda, elle s’expose, avec sa famille, à de graves ennuis», a indiqué Me Randall Schwerdorffer, conseil de Me Bertin, soulignant la «connotation clairement raciste des courriers». Me Schwerdorffer espère que les investigations techniques permettront de retrouver les empreintes et l’ADN de l’expéditeur. «On a le droit de ne pas être d’accord avec mon activité mais, juridiquement, on n’a pas le droit de menacer un auxiliaire de justice tout simplement car il exerce son métier», a expliqué Me Bertin. «J’exerce cette profession avec un minimum de convictions et je ne vais pas me laisser dissuader par des correspondances de personnes qui ne partagent pas mon positionnement», a-t-elle ajouté.
    Bonneuil (94), France : Incendie sur un campement, en bordure de la N19. Le feu a pris dans l'une des baraques installées sous le pont qui relie la N406 à la N19. L'habitation a été entièrement détruite par les flammes.
    Le maire de Bonneuil, Patrick Douet, a expliqué qu'il y a «quatre camps sur la commune, pour une population totale de plusieurs centaines de personnes. Le campement touché par l’incendie est le plus ancien sur la commune, avec des gens présents depuis trois ans et en voie de sédentarisation. La plupart des enfants sont scolarisés dans la communes ou à Boissy et Sucy et plusieurs habitants travaillent déjà grâce à des dérogations émises par le préfet.»

    • Mardi 19 novembre :
    Loos, France : Aux alentours de 13h30, le feu a pris dans une caravane, à l’intérieur du camp de Roms basé sur le terrain de l’ancienne prison de Loos.
    Saint-Maur (94), France : La décision d’expulser une vingtaine de Roms qui étaient hébergés depuis une dizaine de mois dans deux bâtiments préfabriqués du stade Auguste Marin de Saint-Maur-des-Fossés, rendue fin octobre par le Tribunal administratif de Melun suite à une demande de la mairie, a suscité l’indignation d’EELV Saint-Maur qui réclame de la ville qu’elle développe le logement social et d’urgence conformément à la loi.
    Concrètement, les Roms sont partis d’eux-mêmes suite à la décision de justice. Seul un couple avec un enfant en bas âge est resté et a été pris en charge par la ville. Les locaux libérés doivent permettre d’accueillir une dizaine de personnes sans domicile fixe de Saint-Maur pendant la période de froid hivernal.
    « Nous condamnons cette expulsion, à l’approche de l’hiver, de familles Roms sans aucune solution alternative, en contradiction avec la circulaire interministérielle du 26 août 2012 et avec la décision récente du Conseil d’Etat rappelant que le refus d’hébergement d’urgence constitue  une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », dénonce la section locale d’EELV.
    Saint-Ouen (93), France : Arrêté du maire de Saint-Ouen, Jacqueline Roussillon : « Article 1er : Il est fait commandement de quitter et libérer de toute personne et de tous biens du campement sis sur la commune de Saint-Ouen sur les emprises situées rue des Docks (parcelles J41, J48 et I24) propriétés de RFF et de la SNCF qui dessert une zone d'activité industrielle et ferroviaire occupée sans droit ni titre, dans un délai de quarante-huit heures à compter de la notification du présent acte.»

    • Vendredi 22 novembre :
    Villeneuve d'Ascq (59), France : L’association Médecins solidarité Lille interpelle les pouvoirs publics sur la situation sanitaire déplorable des Roms chassés de Villeneuve-d’Ascq et installés sur un terrain du conseil général, face à l’hôtel Mercure de Lesquin. Au milieu d’un fatras d’immondices et d’objets de récupération, des rebus de distribution alimentaire survivent quinze familles, réfugiées dans des caravanes rafistolées. Deux d’entre elles se contentent d’une simple tente. Marie Laure Frys, médecin, et Maïté Dubois, infirmière de formation, accompagnées d’Héléna, une étudiante roumaine qui fait office de traductrice, connaissent bien les lieux. Elles passent ici tous les quinze jours. Mais beaucoup de Roms viennent les voir directement au centre, boulevard de Belfort à Lille, ouvert tous les jours.
    « On voit beaucoup de problèmes infectieux dans le camp, principalement dus au froid et à l’humidité. On observe aussi pas mal de problèmes cutanés, de surinfections liées aux conditions de vie et d’hygiène auxquelles ils n’ont pas du tout accès. On peut leur apporter des soins de médecine générale avec les médicaments bien sûr. Mais ce qui leur manque essentiellement c’est de vivre dans des conditions décentes sur un terrain sec avec des sanitaires et un système de ramassage des déchets. » Le médecin confirme l’existence de cas de tuberculose, « mais on n’est pas dans une situation d’épidémie.» Dans une des caravanes, Marie Paule Frys et Maïté Dubois s’attardent auprès d’un nourrisson de trois jours que la maman a mis au monde sur place.
    Bruxelles, Belgique : Médecins du monde dénonce les conditions de vie de familles roms :  « Depuis bientôt 4 ans, des familles migrantes, dites « roms », sont en errance à Bruxelles et dans toute la Belgique. De la rue en squat en passant par l’hébergement d’urgence, elles vivent dans la précarité et peuvent se faire expulser à tout moment. Originaires de Slovaquie pour la plupart, ces familles témoignent de leurs parcours de vie difficiles.

    C’est la première fois dans l’histoire des migrations que connaît et qu’a connu la Belgique, qu’une immigration familiale présente les caractéristiques du sans-abrisme et de l’extrême précarité avec les risques qui leur sont inhérents. Des familles entières avec femmes, enfants et nouveau-nés vivent dans des conditions indignes mettant en péril leur santé et leur avenir.



    Par son inaction, la Belgique (tous niveaux de pouvoir confondus) participe à la production d’une catégorie de sous-citoyens européens. En effet, lorsqu’il s’agit de ressortissants de l’Union Européenne, leur statut administratif ne leur donne accès à aucun droit en Belgique. Même l’octroi de l’aide médicale d’urgence dépend du bon vouloir des administrations locales.



    Le retour dans le pays d’origine, qu’il soit volontaire ou forcé, n’est pas une solution : les familles y subissent de tels traitements discriminants qu’elles reprennent la route tôt ou tard. En dépit d’idées préconçues, ces populations sont peu nombreuses. Elles représentent, selon les périodes, entre 200 et 300 personnes pour Bruxelles. On est loin d’une logique d’immigration massive.
    »

    • Samedi 23 novembre
    Bratislava, Slovaquie : Marian Kotleba, leader d'un parti néo-nazi qui a organisé plusieurs marches anti-Roms, vient de remporter les élections régionales avec 55,5% des voix, pour le poste de gouverneur de la région centrale de Banska Bystrica.
    Ex-leader du groupe d’extrême droite «Slovenska Pospolitost» («Communauté slovaque»), Marian Kotleba dirige actuellement le petit parti nationaliste «Notre Slovaquie», dont les membres portent des uniformes inspirés d’uniformes nazis de la Seconde guerre mondiale. Au premier tour, Marian Kotleba n’avait obtenu que 21,3% des voix, si bien que ses chances d’être élu au poste de gouverneur étaient généralement jugées minces par les analystes.

    Instituteur de son métier, il a été interpellé à plusieurs reprises et mis en examen pour ses propos extrémistes, principalement dirigés contre la minorité rom de Slovaquie. Dans un débat télévisé pendant la campagne électorale, Marian Kotleba avait réclamé que les Roms soient privés d’allocations chômage et d’autres avantages sociaux. Les Roms représentent environ 9% des 5,4 millions de Slovaques.
    Environ 50% d’entre eux sont intégrés, l’autre moitié réside dans 650 campements pour la plupart dans l’est du pays, souvent sans eau potable ni électricité. Selon une étude des Nations Unies réalisée en 2010, 35% des Roms en Slovaquie ne terminent pas l’école primaire, 15% seulement font des études secondaires et 0,2% parviennent à l’enseignement supérieur.

    Selon le politologue John Baranek, le gouvernement slovaque actuel n'a rien fait pour résoudre le problème des Roms. Et selon Robert Fico, premier ministre de Slovaquie, le succès de Kotleba est imputable aux médias qui lui ont donné une place considérable.
    • Lundi 25 novembre :
    Slovaquie : Après la victoire électorale de Miroslava Kotleba dans la province de Banská Bystrica, la majorité de l'opposition parlementaire prône des mesures sévères à l'encontre des Roms, qui semblent s'inspirer directement de la rhétorique anti-Rom de M. Kotleba. Ces mesures portent notamment sur l'obligation de travailler pour les personnes vivant des minima sociaux, visant plus particulièrement la minorité Rom.
    Milan, Italie : « Plus de 700 personnes ont été expulsés sans se préoccuper des personnes âgées, des femmes ou des enfants. La question de la proportionnalité a été ignorée et pas de solutions alternatives viables n'ont été proposées, seulement environ 240 places ont été mises à disposition par les autorités locales », rapporte Rosi Mangiacavallo, chercheur auprès de l'European Roma Rights Centre (ERRC).
    Le CEDR a appelé les autorités de Milan à ne pas procéder à cette expulsion, soulignant qu'elle n'est pas conforme aux normes internationales et la législation nationale. Malheureusement, les autorités ont continué à Milan à procéder à des expulsions sans aucun respect de la législation, sans fournir un logement de remplacement pour toutes les personnes expulsées et sans tenir compte des conséquences sur le plan sanitaire. Les personnes expulsées doivent rester dans la rue ou se trouver de nouveaux « hébergement illégaux », puisqu'on ne leur a pas offert l'accès à d'autres formes d'hébergement. Nombre d'enfants devront ainsi vivre dans la rue en plein d'hiver.
    Communiqué de EveryOne Group« Il n'y a ucun projet pour les Roms roumains expulsés à Milan, des familles pauvres et marginalisées qui se réfugient dans des bâtiments abandonnés. La responsabilité du manque d'hygiène est attribuée par les politiciens, les autorités et la presse aux Roms eux-mêmes ! Pas à la municipalité incapable d'assurer l'accès à la santé et aux services sociaux. Pas à l'absence de plans de soutien. La vérité est niée, même par les médias, dont certains écrivent avec fierté qu'ils ont "dénoncé " la présence des Roms à l'intérieur de bâtiments abandonnés. Les partis de centre-gauche et ceux qui sont intolérants ils agissent à l'unisson. La société civile - en dehors du Groupe EveryOne et quelques autres - est silencieuse et tourne la tête dans l'autre sens. Un jour, cette abomination sera reconnue comme une terrible violation des droits de l'homme. Pour notre part, nous assistons des familles roms à Milan, mais nous sommes obligés de le faire « en cachette ». Comme à l'époque de Mussolini.
    • Mardi 26 novembre :
    Cremona, Italie : A l'aube, la police municipale et la police de l'État ont expulsé la communauté rom qui s'était réfugiée sur la place Somenzi.  Aucune aide sanitaire n'a été mise en place pour les personnes malades, aucun suivi social pour les enfants et pour les personnes les plus vulnérables au froid. L'ONG EveryOne Group a aussitôt envoyé une lettre de protestation au maire et aux autorités de la ville, également transmise au Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme, à la Commission européenne et au Conseil de l'Europe. Selon Roberto Malini, porte-parole d'EveryOne Group, « ces exactions ne sont pourtant pas un cas isolé d'intolérance institutionnelle, car les expulsions sans aide sociale sont désormais la règle en Italie, qui ont conduit la communauté rom dans une situation tragique, où chaque individu a une espérance de vie moyenne d'environ 40 ans (de moitié inférieure aux autres citoyens) et les enfants sont touchés par un taux de mortalité qui est 15 fois plus élevé que celui des autres enfants ».
    Strasbourg, France : Les Dernières Nouvelles d’Alsace relatent l’histoire d’une famille de Roms, avec quatre jeunes enfants dont le dernier a un mois, qui n’a pour seul abri que sa voiture. Leur errance en France dure depuis deux ans. Les deux derniers petits sont nés au CHU de Hautepierre. La famille est restée sous le radar des associations caritatives strasbourgeoises et l'article raconte l’enchaînement de coïncidences qui a permis de les repérer.
    La Ville leur a trouvé une solution d’urgence pour trois nuits. Le Conseil général, responsable de la Protection de l'enfance, devra leur trouver une solution pour l'hiver. Il faut préciser que la famille ne vit pas dans la voiture depuis deux ans en continu. Ils ont été présents avec une caravane dans différents campements de Strasbourg, sans qu’on sache aujourd’hui où est passée cette caravane. Les services sociaux connaissent et suivent cette famille depuis son arrivée. Ce qui n’enlève à leur situation, qui reste extrêmement précaire : La famille a survécu ces derniers jours grâce aux deux plaques de cuisson branchées à une bouteille de gaz rouge posée à l’avant. « Je doute qu’ils arrivent à avoir plus de 5 °C dans l’habitacle avec le froid des dernières nuits », commente Jean-Claude Meyer, le vice-président de Latcho Rom, l’association qui a saisi la Ville de Strasbourg ce lundi.
    Annecy (74), France : Des familles roms, expulsées en aôut, ont installé des cabanes de fortune, baraques de carton et quelques tentes sous un pont, près de la gare d'Annecy.
    • Mercredi 27 novembre :
    Lille (59), France : Un incendie s'est déclaré vers 14h40 dans un campement de Roms, situé près des gares, avant d'être maîtrisé environ une heure plus tard, selon les pompiers, qui ont procédé à l'évacuation de 40 personnes. 
    Lille (59), France : Dispositif policier déployé ce matin pour déplacer 70 personnes roms et dix-huit caravanes installées sur le campus de Lille 1 à Villeneuve d'Ascq. Cette opération fait suite à une ordonance du tribunal administratif demandée par le président de l'université. 
    Saint-Ouen (93), France : Un campement rom sur lequel vivaient quelque 800 personnes, considéré comme l'un des plus importants de France, a été évacué à partir de 8h00 par plus de 300 policiers. Le campement est situé sur des terrains en friche jouxtant l'une des centrales de chauffage urbain de Paris, dans la zone industrielle des Docks de Saint-Ouen.
    300 personnes avaient déjà quitté les lieux la veille de l'expulsion. Les policiers ont fait sortir de leurs cabanons ceux qui étaient restés dont environ 70 enfants. Et ce sans « aucun incident » selon la préfecture de Seine-Saint-Denis.
    Dans un communiqué, La Voix des Rroms a dénoncé « une opération administrative et policière, d’une très grande brutalité, tant sur le plan juridique, que sur le plan des opérations de police », rappelant que les 800 personnes concernées s’étaient rassemblées sur ce site à la suite de précédentes expulsions en Seine-Saint-Denis.
    « Au regard de la brutalité des événements d’aujourd’hui, La Voix des Rroms n’a plus qu’une seule demande à faire aux hommes et femmes dont la fonction est de gouverner nos vies, nos villes et notre Pays. Cette demande s’adresse tout particulièrement à Mme Rouillon, Maire Front de Gauche de Saint-Ouen, Mr Valls, Ministre de l’Intérieur,  et Mr Galli, préfet de Seine-saint-Denis :  "Donnez-nous des pioches et des pelles afin que nous creusions les fosses où disparaîtront les hommes, les femmes et les enfants que de partout vous chassez, mais ayez au moins le courage de les tuer vous-même et d’avouer ainsi que c’est une guerre que vous livrez !"», poursuit le texte.
    « Car comment qualifier la mise au trottoir à l’entrée de l’hiver de plusieurs centaines de personnes, dont la moitié d’enfants ? Et au prétexte aussi mensonger que cynique que c’est afin que les parisiens puissent se chauffer ! », dénonce encore La Voix des Roms, dénonçant « la gauche plurielle…du Front de gauche au parti socialiste, enfin rassemblée dans la guerre contre les Roms! ».
    Ce camp, qui s’est construit depuis cet été sur des terrains en friche de cette commune populaire de 46.000 habitants, au nord de Paris, était accusé de perturber l’approvisionnement en charbon de l’une des plus importantes centrales de chauffage urbain de la capitale, qui alimente environ 110.000 personnes et de nombreux hôpitaux parisiens.
    La voie de chemin de fer qui permettait auparavant de transporter le charbon à partir de l’automne était recouverte sur des dizaines de mètres par des habitations de fortune.
    L’évacuation avait été demandée en justice par la SNCF et RFF, puis par un arrêté municipal de la maire Front de Gauche, Jacqueline Rouillon, qui en avait appelé, le 29 octobre, au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. La mairie avait estimé avoir déjà fait son maximum pour les Roms via la construction d’un village d’insertion.
    La préfecture a décidé de participer à cette évacuation au nom du « péril imminent » encouru selon les autorités par les Roms, à cause de « branchements électriques sauvages », de « l’absence de sanitaires et d’évacuation des eaux » ou encore de « l’amoncellement » de déchets.
    Nice (06), France : Un campement de Roms installé à l'ouest de Nice, sur les berges du fleuve Var, jugé "insalubre et dangereux", a été évacué puis démantelé, a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes.Le Conseil général des Alpes-Maritimes, qui dénombre un total de 70 personnes vivant sur place, a immédiatement procédé à la démolition du campement de fortune. Le tribunal administratif de Nice avait ordonné à la mi-novembre l'évacuation de ce campement illicite à la suite d'une demande du président UMP du Conseil général, Eric Ciotti. En mai, ces mêmes berges menacées d'inondation avaient déjà été évacuées une première fois, après une procédure administrative identique.
    « Moi, aujourd'hui, j'en arrive à pleurer », a déclaré un père de famille rom aux caméras. « Parce que ça me fait de la peine que mon ethnie soit punie, aujourd'hui, on prend encore une fois la route, je ne sais pas combien de fois, et je ne sais pas quand ils vont arrêter de chasser les Roms. »
    Rézé (44), France : Un imposant dispositif policier est actuellement déployé en vue de procéder à l'expulsion de camps de Roms autour du boulevard Schoelcher à Rezé. Une vingtaine de familles serait concernée. La police nationale a été chargée de les « répartir » sur des terrains déjà occupés de façon illicite : boueux, surpeuplés, sans eau, ni toilettes, ni poubelles, sans électricité, et situés sur les communes de Bouguenais, Couëron et Rezé. Le terrain de Rezé est même déjà sous le coup d’une mesure d’expulsion.
    Les habitants de ces terrains, qui sont dans une relation d'intégration et savent très bien les désagréments et la mauvaise réputation des grands terrains, se sont opposés à cette incongruité. Les expulsés ont été installés de force par la police. 
    Quel jeu joue ici la préfecture ? Une provocation pour obliger les communes à réagir et à enfin parler ensemble d’un problème qui intéresse toute l’agglomération ? Exacerber une situation déjà extrêmement tendue dans un campagne électorale qui commence ? Déstabiliser les terrains et susciter encore plus de méfiance des habitants précaires ? 

    Poitiers, France : Après le campement des Glières il y a quelques semaines, les services de police de Poitiers ont procédé actuellement à l'évacuation du squat de l'ancien foyer L'Etape, situé en centre-ville, rue d'Oléron. L'opération a débuté vers 8 h. La justice l'avait ordonné, les squatteurs de l'ancien foyer disposaient d'un délai de quatre mois pour quitter les lieux, laissant le temps de mettre en oeuvre des procédures de relogement. Les familles de Roms se sont installées, début avril, dans l'ancien foyer qu'un promoteur envisage de transformer en logements.
    • Jeudi 28 novembre : 
    Londres, Royaume Uni : Le Premier ministre David Cameron veut prendre des mesures pour limiter l'immigration des citoyens bulgares et roumains, d'où sont issus la majorité des Roms immigrants au Royaume Uni.
    Viviane Reding, Commissaire de l'Union Européenne, condamne ces mesures contraires aux principes d'un marché commun, et notamment au droit de circulation des travailleurs.
    Hanovre, Allemagne : Les maires de 16 villes allemandes (dont Hanovre et Dortmund) ont écrit à Angela Merkel pour la prévenir qu’ils ne pourront faire face à l’arrivée massive de Roms venus de Roumanie et de Bulgarie au moment de l’entrée de ces deux pays dans l’Espace Schengen, le 1er janvier 2014.
    Comme le dit Rolf Karling, fondateur de “Citoyens pour citoyens”, une association de soutien alimentaire, “il faut d’abord parler d’éducation avant d’intégration”. “Vous devez leur apprendre à quoi sert le récipient en céramique dans la petite pièce et à utiliser des sacs pour déposer les ordures.” “Quand ils arrivent ici ils ne sont pas encore civilisés et jettent tout par la fenêtre.”
    • Vendredi 29 novembre : 
    Dublin, Irlande : Plusieurs centaines de voyageurs et des sympathisants ont participé à une manifestation pour dénoncer les conditions d'accueil qui laissent plus d'une famille sur dix sans abri. Sur l'une des banderolles, on pouvait lire notamment : « Les droits des voyageurs sont des droits humains».