vendredi 29 novembre 2013

Nice, une expulsion ordinaire



















Mercredi 27 novembre, un campement de Roms installé à l'ouest de Nice, sur les berges du fleuve Var, jugé "insalubre et dangereux", a été évacué puis démantelé, a indiqué la préfecture des Alpes-Maritimes. Le Conseil général des Alpes-Maritimes, qui dénombre un total de 70 personnes vivant sur place, a immédiatement procédé à la démolition du campement de fortune. 

Le tribunal administratif de Nice avait ordonné à la mi-novembre l'évacuation de ce campement illicite à la suite d'une demande du président UMP du Conseil général, Eric Ciotti. En mai, ces mêmes berges menacées d'inondation avaient déjà été évacuées une première fois, après une procédure administrative identique.
« Moi, aujourd'hui, j'en arrive à pleurer », a déclaré un père de famille rom aux caméras. «Parce que ça me fait de la peine que mon ethnie soit punie, aujourd'hui, on prend encore une fois la route, je ne sais pas combien de fois, et je ne sais pas quand ils vont arrêter de chasser les Roms. »

Communiqué de la Préfecture des Alpes-Maritimes :

Par ordonnance du 14 novembre 2013, le Tribunal administratif de Nice a fait droit à la requête du Conseil général des Alpes-Maritimes visant à demander aux familles occupant sans droit ni titres les berges du fleuve Var d’évacuer les lieux.

La Préfecture des Alpes-Maritimes, saisie à la suite de cette décision par le Conseil général d’une demande de concours de la force publique, a procédé ce matin à l’expulsion des personnes encore présentes dans ce campement insalubre et dangereux. Elles ont quitté les lieux, à la demande des forces de l’ordre, sans incident particulier. Les services du Conseil général ont pu procéder dans le même temps au nettoyage des lieux.

La Préfecture tient à cette occasion à rappeler de quelle manière elle a anticipé cette opération, avec le souci de prendre en compte autant qu’il est possible l’aspect humain de la situation, comme elle l’avait fait lors des précédentes évacuations, en faisant une application rigoureuse des dispositions de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement de l’évacuation des campements illicites.

Depuis l’hiver dernier, le Préfet a fait évacuer, dans le respect des règles de droit, 9 campements ou squat dans le département, sur les communes de Nice, Saint Laurent-du-Var et Antibes. Ces évacuations, exécutées sans troubles à l’ordre public, ont été systématiquement précédées d’un travail de diagnostic des situation et de l’incitation au départ des personnes en situation manifestement irrégulière sur notre territoire.

Sans préjudice des possibilités d’éloignement, l’accent a ainsi systématiquement été mis, bien en amont des opérations d’évacuation, et de manière réitérée, sur l’aide au retour volontaire des familles concernées, l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) ayant été particulièrement mobilisé à cet effet par le Préfet. 29 adultes et 9 enfants présents sur les campements et squats illicites ont à ce titre déjà bénéficié de l’aide au retour depuis le début de l’année et les dossiers de 9 familles installées sur les berges du Var qui se sont présentées à l’OFII sont en cours d’examen.

Par ailleurs, en amont ou à l’occasion de ces différentes opérations d’évacuation, les familles les plus fragiles (présence de femmes enceintes proches du terme ou de très jeunes enfants) ont été temporairement prises en charge par les dispositifs d’urgence sociale financés par l’Etat.

Enfin, en lien avec la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées( DIHAL), la Préfecture a monté un projet partenarial d’insertion par le travail, la scolarisation des enfants et le logement au bénéfice de familles présentant de solides gages d’intégration.

C’est ainsi que 6 familles issues du campement des berges du Var, dont les enfants sont régulièrement scolarisés, font l’objet d’un accompagnent social et d’un hébergement d’urgence, dans l’attente d’une solution plus pérenne.


Communiqué d'Eric Ciotti, député et président du Conseil Général des Alpes-maritimes :

« Pour des raisons de sécurité et de respect des lois de la République, j’avais demandé à ce que les campements illicites installés sur les berges du fleuve Var, sur les communes de Nice et de Saint-Laurent-du-Var soient évacués.

Le 15 novembre dernier, le Tribunal administratif de Nice m’a donné satisfaction pour procéder au démantèlement des camps. Immédiatement, j’avais saisi Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes afin que le concours de la force publique soit accordé si les occupants ne partaient pas d’eux-mêmes.

Ce matin, les forces de l’ordre se sont rendues sur sites et ont constaté le départ d’environ 70 personnes.

Je regrette qu’une fois de plus, nous nous retrouvons face à cette même situation. Si le Gouvernement ne prend pas des mesures concrètes dans les plus brefs délais, nous serons une nouvelle fois contraints d’engager les mêmes procédures dans les mois à venir... La situation au plan local, comme au plan national est devenue insoutenable, encouragée par une politique gouvernementale passive et laxiste.

Je tiens à rappeler une nouvelle fois qu’il serait irresponsable de laisser entrer en 2014 dans la zone Schengen la Roumanie et la Bulgarie. Les problèmes de la Roumanie n’ont pas à être réglés par l’État français, mais par la Roumanie elle-même qui dispose des moyens pour le faire. C’est le sens de ma proposition de résolution parlementaire appelant le Gouvernement à bloquer tout élargissement de Schengen.»




2 commentaires:

  1. Commentaire de Marie-Paule Hamayon sur Contacts Rom : "J'ai choisi d'être un témoin indirect des mauvais traitements endurés par la communauté "rom" mais je suis atterrée par le harcèlement incessant de ces familles ! Ne dépense-t-on pas plus d'énergie, plus d'argent à les déplacer sans cesse plutôt qu'à décider d'une recherche de solution pérenne ??? Il en résulte un climat pesant, un climat d'inhumanité inadmissible (nous connaissons les conditions de vie dans les camps des réfugiés syriens...est-ce si insurmontable de provisionner des abris décents pour 15 à 20000 personnes répartis sur l'ensemble du territoire français ?) . Notre pays semble paralysé par la peur du lendemain et j'ai le sentiment qu'il gagnerait en fierté, en confiance si de tels projets mobilisateurs voyaient le jour !!! On ne peut accepter qu'en France, au 21ème siècle, on traite aussi mal des familles avec parfois de nombreux enfants . Il est bien réel ce paradoxe qui consiste à être généreux quand il s'agit de causes lointaines et fébrile quand il s'agit de venir en aide à une population sur notre territoire !!!"
    Publié le 30 novembre 2013, suite à un lien vers cet article.

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  2. Commentaire de Serge Prioul sous le même lien : "Moi de même Marie-Paule, je me permets un copié collé sur mon mur : il faut chaque jour occuper le terrain de nos Facebook par des propos dignes et systématiquement soutenir ceux-là qui sont si malmenés. Et tous montrer que nous ne sommes pas seuls dans l'indignation. C'est le moins que nous puissions faire."
    Marie-Paule, Serge, un grand merci à tous les deux d'être debout dans la tempête.

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